Lancé en octobre 2011 par Apple avec son iPhone 4s, Siri est vite devenu un objet de curiosité pour bon nombre d’observateurs. Il faut bien avouer que cette nouvelle fonctionnalité a de quoi surprendre : un assistant personnel dans votre smartphone que vous interrogez en parlant, rien de tel pour se faire passer pour le dernier de zinzins. Après des débuts chaotiques, Siri a fini par trouver sa place… surtout aux États-Unis où Apple a su nouer des partenariats intéressants avec de grands fournisseurs de contenus et services.

Outre l’interface vocale qui a beaucoup été décriée, quoique l’on puisse y trouver un intérêt (La Chevrolet sera la première voiture à parler le Siri), c’est plus sa capacité d’intelligence artificielle couplée à un accès direct aux données personnelles de l’utilisateur (messages, emails, carnet d’adresses, calendrier, localisation…) qui en fait un terrain d’expérimentation particulièrement intéressant. L’attrait de Siri ne repose donc pas dans le fait de pouvoir programmer un RDV en faisant son jogging, mais plutôt d’y associer toujours plus de services et de sources d’information. Apple y croit très fort, mais semble pour le moment plus préoccupé par le brevetage de son système (Apple seeks patent for Siri automated assistant). Dans la réalité, surtout la nôtre, Siri pêche encore par sa compréhension du français et par la valeur ajoutée très limitée des services qu’il propose aux utilisateurs français.
Plus pragmatique, Google a lancé son propre assistant personnel en juin 2012 avec la sortie d’Android 4.1 : Google Now. Présenté comme un concentré des services et du savoir-faire de Google, ce Now a tout de suite impressionné la communauté par sa redoutable efficacité.
Accessible depuis l’écran de verrouillage, Google Now se présente sous la forme de fiches (cards en anglais) vous indiquant la météo locale, le trajet pour votre prochain RDV, les informations de votre prochaine réservation (avion, restaurant, train…), les anniversaires de vos proches… Vous avez également la possibilité de définir des alertes en fonction de sujets d’actualité, du cours d’une action, d’une rencontre sportive, d’un concert…

Tout comme Siri, Google Now est également activable et interrogeable à la voix, et on parle même d’une prochaine intégration à Chrome : Chrome code update reveals plans for desktop Google Now integration.
Là où Google Now impressionne, c’est qu’il anticipe vos besoins, par exemple en vous prévenant que si vous ne partez pas dans l’instant, vous allez être en retard à votre RDV (il propose aussi d’envoyer un SMS pour prévenir du retard). Au début ça fait peur, mais après, on commence à envisager une infinité de possibilités, d’autant plus que les équipes ont d’énormes ambitions pour améliorer le service : How Google Plans to Find the UnGoogleable.
Est-ce donc ça l’avenir de la recherche : apporter des premiers éléments de réponse en fonction du contexte avant même que l’utilisateur ait fait une recherche ? Peut-être… Toujours est-il que les acteurs de la mobilité s’intéressent de très près à ses assistants personnels à des fins de fidélisation comme Samsung avec S-Voice (Samsung S-Voice is a Siri rival for Galaxy S III) ou LG avec Quick Voice (LG launches ‘Quick Voice’ on its phones in Korea, goes head to head with S Voice and Siri).
Dernier exemple en date : Gimbal, la technologie d’intelligence contextuelle que Qualcomm est en train de tester en Asie : Gimbal, Qualcomm’s innovative mobile technology, set for first rollout with Dentsu in Japan. Le principe de Gimbal est de créer un profil enrichi des utilisateurs de terminaux mobiles en fonction des endroits où ils se déplacent, de leurs usages et de leur rythme. Ce profil est ensuite mis à disposition des applications pour proposer une expérience plus personnalisée.
Assistant personnel ou moteur de ciblage publicitaire ? Le moins que l’on puisse dire est que les équipes de Qualcomm se sont plus souciées de séduire les annonceurs et développeurs d’application que les utilisateurs finaux ! Très peu d’informations ont filtré sur cette technologie, mais elle vient accréditer mon intuition sur le prochain cheval de bataille des services mobiles : l’hyper-personnalisation.